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  • 25.02.2019
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Le marché automobile européen en plein virage

Le marché automobile européen s’est stabilisé fin 2018, affichant 30 millions de véhicules vendus, dont 20 millions en occasion. Les politiques publiques continuent à jouer un rôle majeur dans la stratégie d’équipement des consommateurs, qui s‘orientent toujours massivement vers les motorisations thermiques.

 

Dans tous les pays d'Europe, après le pic de ventes de l’été lié aux changements de normes d’homologation (WLTP), le marché des véhicules neufs a marqué le pas. Néanmoins, sur les dix premiers mois de 2018, les immatriculations restent en progression de 1,6 % par rapport à la même période 2017 dans l'UE. Elles ont progressé de 5,7 % en France et de 1,4 % en Allemagne. En revanche, elles ont reculé de 3,2 % en Italie. Au Portugal, le marché est revenu à son niveau d’avant-crise et affiche une croissance de 4,5 % par rapport à 2017.

 

Incitations nécessaires pour doper l’équipement

À l’origine de ces disparités, l’existence – ou non – d’incitations à l’achat. Ainsi, en Italie, faute d’aides pour pallier une conjoncture négative, les consommateurs reportent leur acquisition. En France, la hausse des immatriculations repose sur la prime à la conversion, qui incite à la mise au rebut des véhicules « âgés ». En Allemagne, comme au Portugal, le secteur est tiré par les entreprises qui bénéficient des efforts tarifaires accordés par les constructeurs.

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« Au Portugal, du fait des taxes, le prix d’une voiture neuve est bien plus élevé qu’ailleurs en Europe. Le marché est porté à 60 % par les gestionnaires de flottes, loueurs et PME-PMI, encouragés par les réductions significatives appliquées par les marques. »

Miguel Couto Directeur commercial de Credibom, filiale portugaise de Crédit Agricole Consumer Finance

La prime à la conversion, moteur du marché français

En France, depuis 2015, une prime à la conversion financée par l’État incite au remplacement de « vieux véhicules » diesel par des voitures moins polluantes. Avec succès : de 75 % en 2012, les « diesel » ne représentent plus que 47,3 % des immatriculations. En 2017 et 2018, le gouvernement a allégé les critères d’obtention de la prime, et l’a étendue aux véhicules d’occasion. Résultat : en 2017, les véhicules d’occasion de moins de deux ans ont constitué 66,17 % des transactions, avec un volume en hausse de 7,48 %. Par ailleurs, 18 000 véhicules électriques ont été immatriculés entre janvier et juin 2018 : un record.

 

Un marché de l’occasion toujours vivace

 

En moyenne, deux véhicules sur trois sont achetés d’occasion. Au Portugal, ce marché totalise plus de 800 000 véhicules vendus (contre 260 000 neufs), achetés à 95 % par des particuliers. La tendance, identique dans tous les pays, confirme la montée en puissance des modèles récents. 

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« En France, 5,67 millions de véhicules d’occasion ont été vendus en 2017, soit deux fois plus que les véhicules neufs (2,11 millions). Les véhicules de moins de deux ans prédominent. »

Patrice Locussol Responsable grands comptes chez Crédit Agricole Consumer Finance France

L’Italie fait exception, avec des ventes en baisse de 2,5 %.

 

Tendances vertes

 

Le désamour pour les motorisations diesel se confirme : en France, le taux d’équipement est descendu sous la barre des 50 %, et en Allemagne sous les 30 %. La tendance profite aux motorisations essence dont les ventes augmentent de près de 20 %. La part de marché des motorisations dites propres (100 % électriques et hybrides rechargeables) reste marginale, frôlant les 2%. Mais leurs ventes s’envolent – +40 % par rapport à 2017 – et le seuil symbolique du million de véhicules en circulation a été franchi.

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« Les restrictions d’accès décidées par certaines villes, comme Milan (Italie) ou Hambourg (Allemagne), produisent un véritable impact sur l’équipement et sur la valeur résiduelle de véhicules. Elles contribuent en particulier à la désaffection pour les véhicules diesel. Cela dit, l’électrique n’est pas près de détrôner le thermique. »

Sébastien Brébant Responsable de partenariats automobiles internationaux chez CA Consumer Finance

Les freins à l’achat du tout électrique sont en effet nombreux : incertitudes quant à la valeur résiduelle, autonomie encore limitée des batteries et parc public insuffisant de bornes de recharge.